Nike installait le week-end dernier au coeur de la capitale son Paris Department. L’occasion de prolonger l’aventure du Nike On Air et de célébrer Lou Matheron, la gagnante du concours parisien.
En 2018, Nike lançait une opération d’une envergure sans précédent sur le marché de la sneaker. L’ensemble des 18-25 ans de 6 grandes villes des 4 coins du globe avaient pour mission de réinventer la ligne Air Max à travers leur propre création. Pour Paris, Nike avait choisi d’ouvrir son concours à tous en lançant une compétition via Instagram. Une simple idée pouvait ainsi ouvrir les portes à 3 jours de workshop à la cité de la mode et du design. C’est finalement Lou Matheron qui a remporté son ticket pour Portland et a gagné le droit de développer son concept en un réel objet. Lou Matheron nous a confié qu’elle avait faillit manquer les inscriptions au concours :
J’ai presque loupé le concours, c’est ma colocataire de l’époque qui m’en a parlé
Lou Matheron.
Ce week-end était l’occasion pour Nike de réunir à nouveau l’ensemble de la jeunesse créative autour de deux journées de workshops intensifs. Ces derniers étaient plus poussés que ceux de l’année dernière et proposaient aux participants de vivre l’expérience que Lou avait vécue à Portland. Sur le terrain, la photographe avait ainsi pu améliorer un premier sample qui ne la satisfaisait pas totalement. La marque américaine avait ainsi rapatrié plusieurs éléments de ses studios de création, dont Courtney Dailey, vice-présidente de la couleur chez Nike. Pour elle, le principal défi pour ses équipes résidait dans le fait qu’elles devaient répondre par la couleur aux différents concepts des participants. La créatrice nous a expliqué l’importance de cette expérience pour ses équipes :
Mes designers ont vraiment beaucoup aimé travailler sur ce projet parce que ça les fait sortir de leur quotidien chez Nike
Courtney Dailey
Lou Matheron avait une idée bien précise derrière la tête concernant les couleurs de sa paire. Elle nous a expliqué qu’elle voulais simplement retrouver les teintes qu’elle avait capturées sur le chantier du nouveau Palais de Justice. Derrière la teinte des Swoosh se cachait également une référence particulière :
Je voulais que la couleur des Swoosh fassent référence aux tenues de travail des ouvriers
Lou Matheron
Un travail des couleurs basé sur un concept qui est en réalité bien éloigné du quotidien de la VP des couleurs de la marque. Pour Courtney, le travail des couleurs s’envisage bien en amont de l’application à un design. Elle nous explique que son travail au quotidien est, selon ses mots, de penser à ce qu’il se passe autour du monde pour le traduire en palette de couleurs. Un travail parfois très subjectif qui devait cette fois-ci concorder avec la charge émotionnelle de la paire pour Lou.
Cette charge émotionnelle en terme de couleurs s’est également retrouvé sur un design qui devait représenter sa propre vision. Pour arriver à concrétiser son idée, Lou Matheron a été accompagné par Dylan Raasch, directeur du design chez Nike qui l’a aidé à trouver des solutions techniques. Elle nous a ainsi expliqué :
Le plus compliqué dans cette cette chaussure était le fait que je voulais vraiment qu’elle soit personnalisable
Lou Matheron
Un challenge relevé grâce à toute une équipe de Nike qui s’est mise à son service pour rendre son idée viable. Ensemble, ils ont pu imaginer ce Swoosh amovible unique en son genre fixé par des vis accompagné de son tournevis dans le packaging. Ce Swoosh sert également de support à une lanière qui ceinture l’ensemble de la chaussure. Deux éléments symbolisant le concept de work in progress de la paire que Lou avait commencé à mettre sur pied à Paris.
De leur côté, les participants aux ateliers du week-end ont pu imaginer leur propre Air Max à partir de vrais paires mises à leur disposition. Découpeuse laser, pistolet à colle, bombe de peinture étaient disponibles pour réinventer la ligne Air Max. On ne va pas le vous cacher, certains designs iconiques ont vraiment été mis à rudes épreuves pour assouvir leur créativité. Des conférences de proches de la marque ont également rythmé ce week-end avec notamment Tyrsa et le fondateur de Patta qui ont transmis leur processus de création.
Certains ont ainsi pu imaginer des paires qui auraient pu très bien être portées en sortant de l’atelier. D’autres ont préféré s’attarder sur le concept, imaginant des solutions de personnalisation pour des paires existantes ou des nouvelles manières d’appréhender la paire.
Le Nike On Air touche donc à sa fin avec ces workshop. On ne sait pas si Nike réitérera cette opération qui a réellement fait vibrer l’ensemble du monde de la sneaker pendant plus d’une année.