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Hideo Kojima est sans aucun doute le créateur de jeux vidéo le plus visionnaire de l’industrie. Chez Konami de 1986 à 2015 avant de monter Kojima Production, il est un réalisateur et concepteur, notamment connu pour la saga Metal Gear, qui a redéfini le genre de l’infiltration et introduit des thématiques profondes et philosophiques dans le jeu vidéo. Passionné par le cinéma et les Etats-Unis, Kojima propose constamment des narrations complexes, des références culturelles et une critique des sociétés modernes dans ses œuvres. Ses jeux ne sont pas de simples divertissements : ils posent des questions sur la technologie, le contrôle de l’information et la nature de l’humanité.
Quand Metal Gear Solid 2: Sons of Liberty sort en 2001 sur PlayStation 2, beaucoup de joueurs sont déconcertés. Attendu comme la suite d’un des jeux les plus cultes de l’époque, il surprend tout le monde par ses choix narratifs et son propos critique sur l’information et la manipulation. 24 ans plus tard, son message résonne plus fort que jamais.
Dans le jeu, tout est pensé pour vous déstabiliser
La première surprise de MGS2 arrive très tôt dans le jeu : ici vous n’incarnez pas Solid Snake, héros du premier opus mais Raiden, un jeune soldat inexpérimenté et bien différent du héros précédemment nommé. Un choix qui a divisé, mais Hideo s’en importe très peu puisque c’est ici que le piège commence.
L’objectif du scénario ? Montrer comment une personne peut être manipulée et contrôlée par des forces invisibles. Raiden croit être un soldat de talent, mais il réalise progressivement qu’il est piégé dans une expérience contrôlée par une intelligence artificielle. Un piège qui se referme également sur vous puisqu’en incarnant Raiden, vous vivez directement cette manipulation. L’IA qui lui donne des ordres commence à dérailler et à lui donner des instructions absurdes qui brisent même le quatrième mur. Ça y est, vous doutez du jeu, de sa nature.
Cette mise en abyme fait réfléchir sur notre propre rapport à l’information et au pouvoir. Sommes-nous vraiment libres de nos choix, ou bien sommes-nous constamment influencés dans nos pensées et nos actions ?
Dans le réel, une vision prophétique de l’ère numérique
Ce qui rend MGS2 si fascinant aujourd’hui, c’est à quel point il avait anticipé les dérives de notre société ultra-connectée. Avec cette IA nommée “Les Patriotes”, Hideo Kojima, donne vie à un antagoniste calculateur qui filtre les informations et manipule la réalité pour servir ses propres intérêts. Un antagoniste qui trompe le héros et qui vous trompe par la même occasion. À sa sortie, MGS2 déçoit une partie des fans. Entre une histoire complexe, les dialogues philosophiques et son message profond, le jeu propose une expérience déroutante. Aujourd’hui, son message est limpide.
Le jeu nous enseigne finalement que nous sommes submergés par trop d’informations et que, plutôt que de nous aider à comprendre le monde ou notre société, cette abondance nous noie dans un flot de désinformation, de fake news et de manipulations. Une critique qui était visionnaire en 2001, bien avant l’émergence des réseaux sociaux et des algorithmes qui pilotent ce que nous voyons sur Internet tant positivement que négativement.
Souvent cité comme l’un des jeux vidéo les plus intelligents et prophétiques jamais créés, en 2025, le message de Metal Gear Solid 2: Sons of Liberty est plus pertinent que jamais.
Il nous rappelle l’importance de garder un esprit critique face aux informations que nous consommons. Un avertissement qui prend encore plus de sens à l’ère des intelligences artificielles et de la surconsommation de contenus en ligne.
