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L’argent permet bien des folies, mais peut-il acheter la vie éternelle ? Dans la Silicon Valley et au-delà, des milliardaires sont prêts à tout pour repousser l’inévitable.
De la cryogénisation aux thérapies génétiques en passant par des régimes de vie extrêmes, ces hommes investissent des sommes colossales dans l’espoir de hacker leur propre biologie. Si leur quête inquiète autant qu’elle fascine, elle soulève une question éthique : le droit de vivre plus longtemps doit-il être réservé aux plus riches ?
Le biohacking, promesse ou fantasme
Dans leur lutte contre le vieillissement, ces magnats ont trouvé un allié : le biohacking. Cette discipline, qui mélange science et expérimentation extrême, vise à optimiser le corps humain et prolonger la durée de vie.
Parmi ses adeptes, on retrouve notamment Peter Thiel, cofondateur de PayPal, ou encore Jeff Bezos. Le premier finance la recherche et le développement de la cryogénisation et de la transfusion sanguine avec de jeunes donneurs, une pratique inspirée de certaines études sur le rajeunissement cellulaire. Le second a, quant à lui, investi dans Altos Labs, une entreprise spécialisée dans la reprogrammation cellulaire pour ralentir, voire inverser le vieillissement (salut Benjamin Button).
Mais la figure la plus emblématique de cette pratique est sans aucun doute Bryan Johnson. Ce milliardaire américain a mis en place un protocole draconien pour ralentir son vieillissement. Il dépense plus d’un million de dollars par an en traitements expérimentaux, prend une centaine de pilules par jour, mange exclusivement avant 11h du matin et suit un programme d’optimisation de son corps. Plus extrême encore, il est même allé jusqu’à recevoir du sang de son fils adolescent, dans l’espoir de rajeunir son organisme.
Entre ambition et égocentrisme
Depuis des siècles, la médecine s’efforce d’allonger l’espérance de vie. Cependant, ce qui choque dans la démarche de ces milliardaires, ce n’est pas tant leur volonté de vivre plus longtemps que les moyens qu’ils emploient. Pendant ce temps, des problèmes sociétaux urgents, comme les changements climatiques ou l’accès aux soins de santé, restent sous-financés.
De plus, derrière les discours sur le bien commun et l’innovation scientifique, ces projets restent avant tout guidés par l’égo. Bryan Johnson promet que son programme Bluprint, conçu pour optimiser le corps humain, sera accessible au plus grand nombre. Mais dans la réalité, ces technologies resteront probablement réservées à une élite.
Si ces recherches aboutissent, elles pourraient renforcer certaines inégalités. Aujourd’hui, 1% de la population mondial possède plus de richesses que 95%. Demain, ce 1% pourraient vivre plus longtemps, pendant que les plus pauvres continueraient de mourir faute d’accès à des soins des plus basiques.
En cherchant à défier la mort, ces hommes poursuivent une ambition plus profonde : transcender la condition humaine, repousser toutes les limites, dont celles imposées par la nature. Mais cette quête d’immortalité s’annonce infructueuse car si l’argent permet d’acheter du temps, il n’a jamais empêché l’inévitable.
L’adage dit qu’on n’emporte rien dans la tombe, mais quand on possède de l’argent pour plusieurs vies, pas surprenant que certains essayent de vaincre la fatalité.