À tout juste 19 ans, Bené baigne dans l’univers du rap depuis sa tendre enfance. Découvert dans la trilogie des courts-métrages de PNL, Onizuka, Bené et Jusqu’au dernier gramme, le rappeur trace aujourd’hui sa propre route, mais toujours bien entouré. Tout est une question de famille dans le 91 et Bené peut aujourd’hui compter sur l’expérience de son entourage pour l’emmener le plus haut possible. À l’occasion de la release party de son premier album au Citadium, nous avons pu échanger avec lui sur son futur plein de promesses.
Le monde t’a découvert en tant qu’acteur avec PNL, à quel moment as-tu vraiment commencé le rap ?
J’évolue dans le milieu du rap depuis mes 13 ans grâce à mon entourage. À l’école, je n’écoutais pas toujours grand chose et je ne faisais déjà qu’écrire des textes. Je parlais de mon quotidien et de mes potes … C’était une manière de me libérer pour moi. J’ai grandi sans mon père, la communication dans ma famille ce n’est pas trop ça. Mon seul moyen d’aborder certains sujets c’était d’écrire. J’ai ensuite rapidement arrêté l’école et j’ai commencé à tourner dans les clips de PNL.
Avec qui partageais-tu ces textes ?
Seulement avec mes amis, ça n’allait pas plus loin. On enchaînait les freestyles dans la cité et dès qu’on avait l’occasion d’aller en studio on allait poser là bas. À cette époque, j’écoutais forcément beaucoup PNL, c’est un peu comme ma famille donc j’étais là dès le début. Après, comme tout le monde, j’ai écouté Rohff et Booba.
Est-ce que tu considérais les mecs de PNL comme des exemples pour toi ?
Je n’avais pas pour objectif de faire comme eux. Je voulais simplement être un grand Homme et mettre ma famille en sécurité. C’est l’objectif de ma vie et j’estime que ça doit être l’objectif de chaque être humain. J’ai trop vite compris que l’argent, ça ne fait pas tout. On ne peut pas acheter l’amour d’une mère.
On a été en Colombie, on a dû nouer des contacts là-bas avec des membres de cartels – Bené
Comment la réalisation de tes clips tournés en Amérique du Sud s’est mise en place ?
Les derniers clips qu’on a réalisé ont pris énormément de temps à se faire. C’était beaucoup de travail en amont. On a été en Colombie, on a dû nouer des contacts là-bas avec des membres de cartels. On a été accompagné d’un français installé sur place qui nous a fait rentrer au coeur de ces organisations. Avec les membres des cartels, on s’est compris très facilement. J’ai retrouvé des similitudes avec mon quotidien dans cet univers.
Est-ce que tu estimes que les banlieues françaises influencent le monde aujourd’hui ?
Je dirai plus précisément que Paris influence déjà le monde du rap. Les américains sont en train de se rendre compte qu’il y a des Français vraiment intéressants. Il y a déjà des beatmakers français qui leur vendent des beats. Ça veut dire que les liens sont en place et que le business tourne déjà. Il manque juste quelques connexions entre les rappeurs pour que ça éclate.
Quelle est ta relation avec le rap américain est international ?
Je n’ambitionne pas forcement de faire un featuring avec un rappeur américain, mais si je dois en faire un ça serait Youngboy NBA. Ça fait déjà 2 ou 3 ans que je l’écoute, j’ai vraiment saigné ses premières mixtape. À l’international j’écoute vraiment tout ce qu’il se fait. En ce moment, j’écoute énormément de Latino. Des mecs comme Anuel, Ozuna, c’est ce qui me plaît. Je suis vraiment en train de fouiller dans tout ce qu’il se fait dans ce mouvement et j’adore ça. J’essaye de m’éloigner du rap français.
Je me suis écarté du rap français et j’ai découvert des nouvelles vibes d’autres continents – Bené
Pourquoi estimes-tu que tu as besoin de t’en éloigner ?
Franchement, c’est parce que parfois ça me fait mal aux oreilles. Il y a une nouvelle génération de rappeurs dont je fais partie qui est intéressante, mais après je ne me sens proche de pas grand monde en France. Je me suis écarté du rap français et j’ai découvert des nouvelles vibes d’autres continents. Je pense que tout le monde devrait faire ça.
Où est-ce que tu te vois dans 5 ans ?
Je me verrais plus du côté de la production. La musique, ça reste une option pour moi, je le fais à fond, mais j’évolue au coeur de ce milieu depuis 3 ans déjà donc je comprends comment il fonctionne. Aujourd’hui, je me sens bien dans ce milieu, mais je ne sais pas si je serai sous les projecteurs toute ma carrière.
Tu as sorti ton premier album vendredi dernier, c’est quoi la suite pour toi ?
L’objectif c’est de clipper un maximum de morceau. Après on va faire quelques freestyles notamment chez Booska P et on va prendre un peu de vacances aussi, je crois. On va aller en Amérique du Sud à Mexico ou en Colombie. Je suis fiancé à l’Amérique du Sud, je suis obligé d’y retourner.