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Clarks et Rude Boy, la première contre-culture

Ils est souvent difficile de retracer la naissance des contre-cultures. Bien avant le streetwear ou le punk, les Rude Boys ont posés les bases de ce qu’on appel aujourd’hui une contre-culture. Avec leurs paires de Clarks, ils ont contribué au rayonnement de tout un courant musical, mais aussi d’une manière de s’habiller considérée aujourd’hui comme les prémisses du streetwear.

 

 

Le mouvement Rude Boys naît de l’abandon de la jeunesse jamaïcaine d’après-guerre. Dans les années 60, Kingston est surpeuplé et des milliers de jeunes hommes sont sans emplois. Pour survivre, ils construisent une économie souterraine avec ses propres codes vestimentaires. Pour survivre, ils construisent une économie souterraine avec ses propres codes vestimentaires. Ils portent des chapeaux “pork-pie” avec des ensembles de costumes et des chaussures importées d’Angleterre, les Clarks.

Pour un jeune jamaïcain, porter des biens importés d’Angleterre était un moyen de se différencier du reste de la population. Les chaussures n’étaient vendues que dans deux magasins sur King Street, l’artère commerçante de Kingston. Les Clarks s’arrachaient et étaient même la cible de vols. Le succès des Clarks est si important en Jamaïque oblige la marque redessiner sa Desert Boot pour l’île. La toe box est allongée et arrondie pour moins accrocher la poussière et être plus en accord avec les besoins de la population.

 

 

Entre 1955 et 1968 près de 200.000 Jamaïcains, émigrent entre les États-Unis et l’Angleterre. La diaspora jamaïcaine exporte les codes des Rude Boys qui s’entrechoquent avec les cultures locales. Les premiers punks londoniens dansent sur du Ska et les Rudes Boys font évoluer leur vestiaire. Ils adoptent le Tam, découvrent le denim tout en gardant leur paire de Clarks.

En Angleterre, les musiciens jamaïcains vendent leurs vinyles de reggae aux disquaires pour s’acheter des vêtements et des chaussures qu’ils renvoient sur l’île. Le développement de Clarks se lie avec la propagation du reggae à l’étranger.

 

 

Le développement de Clarks se lie ainsi avec la propagation du reggae à l’étranger. Les stars de la musique jamaïcaine portent des Clarks sur les pochettes de leurs albums et font connaître ces chaussures au reste du monde. Le gouvernement jamaïcain décide cependant d’interdire la vente de chaussure faite à l’étranger au début des années 70.

Sur l’île, porter des Clarks devient compliqué. Pour les policiers jamaïcains, les personnes qui portent des Clarks dans les ghettos de Kingston sont forcement des criminels, car ils ne peuvent pas avoir les moyens de se les acheter. Pendant une Block Party organisée par Sir Coxsone Dodd, les policiers ont séparé la foule en deux. Ceux qui portaient des Clarks étaient arrêtés, les autres n’étaient pas inquiétés. Certains Jamaïcains jetaient ainsi leur paire de Clarks dès qu’ils voyaient les policiers arriver.

 

 

Encore aujourd’hui, les Clarks restent un symbole de la culture reggae. Vybz Cartel leur a dédié 3 morceaux, dont un avec Popcan et des rappeurs français comme Alpha Wann les sites en référence. Dans son livre Clarks in Jamaica, Al Fingers raconte cette histoire à travers des images capturées en Jamaïque.