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Craft in Paris : North Hill, le phare de Montmartre

Parce que Paris recèle de talents qu’il reste encore à découvrir, nous avons décidé de sillonner la capitale à la recherche des labels qui incarnent l’esprit streetwear des Parisiens.

Rendez-vous dans le nord-ouest de la capitale pour rencontrer les trois hommes derrière North Hill. Établis en bas de la butte Montmartre, Christophe, Michael et Zihad ont construit ensemble un label, apprenant au rythme des collections les différentes disciplines qui interviennent dans la construction d’une marque incontournable de la capitale. Rencontre avec Christophe et Michael dans leurs locaux du 18e arrondissement.

 

Comment ça a commencé North Hill ? 

Christophe : On s’est rencontré Michael, Ziah et moi il y a 7 ans. On est arrivé ensemble à Paris pour faire nos études en école de commerce. Tous les trois on a démarré un blog de musique et on a voulu promouvoir ce blog avec des vêtements. C’était notre première expérience dans le textile, notre incubateur pour apprendre les bases du métier. On s’est lancé à plein temps dans le vêtement avec North Hill il y a 4 ans.

Comment passe-t-on d’une ligne de merch à une collection complète ? 

Michael : C’est énormément de travail. On s’est lancé sans presque aucune expérience et on peut dire qu’on a vraiment appris à l’école de la galère. Lorsqu’on avait un problème, on était obligé de trouver une solution, on n’avait pas le choix. 

Christophe : Le savoir-faire technique, patronage j’ai du l’acquérir tout seul. Un ami m’a montré un peu les bases et j’ai passé beaucoup de temps dans le Sentier à essayer des choses, rectifier, recommencer …

north hill

Comment se partage le travail entre vous ? 

Michael : Christophe s’occupe de la direction artistique globale de la marque. Il imagine les designs et assure le développement des collections. Moi personnellement je m’occupe de la gérance globale de l’entreprise. Je fais en sorte qu’elle tourne bien notamment dans l’aspect financier et comptable. Ziah lui est au développement commercial pur, il s’occupe de vendre à des magasins et aussi de promouvoir notre activité avec les professionnels.

Comment elle s’articule cette activité avec les professionnels ? 

Christophe : On travaille avec plusieurs types d’entités différentes, mais plus particulièrement avec des labels musicaux, et festivals. On a une base de clients qui viennent vers nous avec des demandes particulières pour de la merch d’artistes, de labels ou encore pour des festivals comme We Love Green. Dans cette partie de notre business, on s’occupe du design, de la production jusqu’à la livraison.

Pourquoi allez vers ce marché professionnel ? 

Michael : On a toujours aimé travailler avec des artistes. On aime être entouré d’eux et surtout de pouvoir leur apporter quelque chose. Une marque ça met du temps à se construire et il y a énormément de frais. Faire des contrats professionnels à côté ça nous sert beaucoup pour le développement de North Hill. 

Jossman fait une apparition dans votre dernier lookbook, comment ça s’est fait avec lui ? 

Christophe : On a passé beaucoup de temps ensemble en travaillant sur son merch et on a toujours aimé ce qu’il transmettait. On lui a simplement demandé d’apparaître dans notre lookbook qu’on a été shooté dans notre quartier. Avec notre première marque, on était tout content quand Joey Badass portait notre bonnet qu’on lui avait lancé sur scène. On était beaucoup dans cette démarche d’essayer d’aller en backstage et de placer quelques pièces. Finalement, on s’est rendu compte qu’on n’était pas réellement à l’aise avec ça et l’impact sur le long terme n’était pas vraiment important. 


“So Far to Go” Autumn/winter 2018

 

 

Est-ce que c’est difficile de produire à Paris ?

Michael : Oui c’est parce que ça a vraiment un coût. La plupart des marques confient la gestion des différentes étapes à une seule manufacture. On a choisi de fonctionner avec plusieurs fournisseurs pour chacune des étapes. On va travailler avec quelqu’un de différent pour le patronage, la gradation, la découpe, le montage et différents fournisseurs de tissus. Ça permet de minimiser les coûts et de tout contrôler mais ça demande du temps.

North Hill se définit comme une marque honnête, qu’est ce que ça implique ?

Michael : On préfère faire des vêtements qui coûtent un peu plus cher, mais connaître personnellement les gens avec qui on travaille. Aujourd’hui, on est fière de pouvoir appeler nos collaborateurs par leur prénom et de ne pas avoir cette crainte que nos habits soient faits au par des enfants dans le Rana Plaza. Les différentes usines avec qui on travaille sont toutes en région parisienne. La plus éloignée se trouve à Bobigny.

 

Quel est votre rapport aujourd’hui avec votre quartier de Montmartre ?

Michael : Ce qui nous a plu à la base dans Montmartre c’était cette histoire artistique et l’ensemble des valeurs humanistes incarnées par Van Gogh, Picasso ou la Commune de Paris. Désormais, on pense plus au grand Montmartre, notre terrain de jeux s’est agrandi. C’est un territoire très riche avec des populations aisées côtoyant des personnes moins riches avec toujours cette volonté de créer. La butte ne se limite pas aux 5 rues de Montmartre, pour nous, North Hill ça peut descendre jusqu’à Pigalle, ça englobe tout le nord Paris en fait. 

Quels sont les ingrédients d’une bonne pièce pour North Hill ? 

Christophe : Personnellement, je recherche des pièces confortables. Au quotidien, j’ai besoin de me sentir bien dans un vêtement qui va me permettre de faire plusieurs choses différentes tout au long de la journée. J’aime bien également mixer mes vêtements avec des pièces un peu plus élaborées. Une matière un peu plus noble, des détails travaillés qui donnent cette association entre confort et réelle vision du style.

Comment voyez-vous le futur de North Hill ?

Michael : On aimerait être distribué dans beaucoup de points de vente en Europe. On veut continuer de parler de notre quartier, mais pas seulement à Paris, dans le monde entier. On aimerait aussi vraiment avoir une boutique dans Paris mais ce qui nous fait rêver aujourd’hui ça serait d’avoir notre propre atelier de production.


Spring/Summer 2018

 

La dernière collection de North Hill Paris est disponible sur le e-shop de la marque.