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Analyse : Drake ne sera toujours pas crédible après Scorpion

Drake sort aujourd’hui son cinquième album, Scorpion. Les sorties d’album de l’artiste rassemblent toujours, pourtant, sa légitimité en tant que grand nom du rap est loin de faire l’unanimité.

Même si au Canada Drake fait l’unanimité et restera très certainement dans les annales de la scène musicale du pays, ce qui lui vaut d’ailleurs d’être l’ambassadeur de sa ville natale de Toronto et la mascotte publique de l’équipe de basket locale. Drake peine cependant à s’imposer sur la scène du rap américaine avec un début d’année qui est loin de s’être montré clément envers lui.

 

 

Les voies du Seigneur sont impénétrables

Aux US, plus l’artiste monte en force, plus il agace. Nombreux sont les cadors du rap US qui ne considèrent pas Drake comme un challenger approprié au titre de G.O.A.T. de sa génération, le 6God n’étant pas assez “street”, ils lui préférent des artistes locaux et un peu plus traditionnels tel que Kendrick Lamar, ASAP Rocky et Big Sean pour ne citer qu’eux. Les allégations continues, de plagiat et de ghostwriting n’ont de cesse d’entacher la légende de l’artiste et d’alimenter la haine de certains de ses détracteurs. Mais n’en déplaise, Drake continue son chemin et fait taire ses détracteurs à coup de single numéro 1.

C’est le même scénario qui se répète depuis des années et pourtant, 2018 est l’année de tout les records pour Drake en terme de fail. Et qui aurait pu prédire cela quand en début d’année il release God’s Plan ? Un hit single numéro un prêt à la consommation, accompagné d’un clip qui ferait rougir les Resto du Coeur. Suivi de Nice for What, une chanson qui flatte littéralement ses auditrices. Drake semblait avoir trouvé la recette magique, jusqu’à ce qu’il tombe sur un gros pépin du nom de Pusha T.

 

 

 

La racine du mal

Pour comprendre comment Drake s’est planté, il faut comprendre qui est Pusha T. Membre de Clipse, groupe de rap originaire de Virginia Beach composé de lui même et de son frère (No Malice). Collaborateur de longue date des Neptunes (Pharrell Williams et Chad Hugo). Leader du Re-Up Gang et créateur de la marque Play Cloth. Clipse et donc Pusha T est sûrement parmi les artistes US les plus underrated, mais il n’a rien à envier à personne. En effet, Pusha T faisait  ses gammes bien longtemps avant que Drake ne décolle les fesses de son fauteuil roulant (Drake jouait Jimmy, un adolescent handicapé dans la série canadienne Degrassi avant de percer dans le rap).

Il est clair que Drake est sur un petit nuage depuis certaines années, nuage qui semble avoir brouillé son jugement lorsqu’il décide de citer la compagne de Push dans son Duppy Freestyle. Pusha T et Drake sont en beef depuis des années, ou du moins on devrait dire Pusha T et Lil Wayne. Car si vous ne le saviez pas c’est de là que vient le problème. Clipse accusait à l’époque Lil Wayne de leur avoir volé leur style suite à leur collaboration avec Birdman sur le single What Happened to That Boy. La suite vous la connaissez Drake signe chez Young Money, autrement dit Lil Wayne, et Pusha T donne le premier coup de poing avec Exodus 23:1.

 

The Story of Adidon

Ce qui avait commencer comme un petit pique redondant venu de nulle part s’est avéré être le plus gros appâts jamais créé dans l’univers du beef. The Story of Adidon est sûrement le diss track le plus brutal que l’on ait entendu depuis longtemps. En effet, ces dernières années, la plupart des rappeurs, avec Drake en tête de liste, s’amusaient de nous faire tourner la tête avec leur piques anonymes (l’âge d’or du sneak dissing). Long partenaire de Jordan Brand (et donc Nike), le passage de Drake à adidas en a fait parler plus d’un. Depuis l’année dernière déjà, des rumeurs assez moches de paternité non assumée flottaient au dessus de la tête de l’artiste, mais rien d’assez méchant pour ébranler sa popularité.

C’était sans compter sur Pusha T, qui semblait attendre l’occasion de gâcher ce début d’année aux airs de triomphe pour le 6God. Peu se doutaient que le petit pique lancé par le rappeur dans son single Infrared, serait le début d’une grande débâcle pour Drake. Une collaboration attendue avec adidas reléguée au statut de simple blague, la collection aux trois bandes de l’artiste n’est pas encore sortie mais son nom est sur toute les lêvres. “Adidon”, hommage à son fils ou cas de conscience d’un Drake forcé de payer une pension alimentaire exorbitante à une femme qui semble plus l’embarrasser qu’autre chose, dure de ne pas penser à cette dernière quand on écoute le single I’m Upset. Sans parler de la controverse du Drake grimé en noir pour un photoshoot. Lorsqu’un rappeur se voit dans l’obligation de faire un communiqué officiel suite à un rap beef, c’est que les choses sont aux plus mal.

 

 

 

Scorpion, le remède à tout ses maux ?

Aucune réponse de la part de l’artiste n’aurait pu faire taire les rumeurs, mais un double album, peut être. Avec Scorpion, Drake sort son premier double album (il doit en avoir gros sur le coeur pour avoir tant de choses à dire) et compte montrer à tous qu’il est bien la légende qu’il dit être. Libre à vous de vous forgez votre propre opinion car  l’album est actuellement disponible sur Apple Music.