Designer de l’ombre, Sergio Zambon a rejoint la maison d’origine française en 2015 avant de prendre les commandes de la direction artistique des collections 2 Moncler 1952. Créateur instruit dans l’âme, il est loué pour sa capacité d’adaptation et sa créativité, qu’il nourrit de son vécu dans un environnement multiculturel.
Né en Égypte d’un père italien et d’une mère croate, Sergio Zambon s’est installé à Rome pour finir ses études dans la mode. Par le passé, il a travaillé pour des maisons de renoms dont Fendi, avant de prendre les rênes des collections homme chez Acne studios tout en développant son label éponyme.
On s’est entretenu avec Sergio Zambon pour connaître sa vision et comprendre son processus créatif à l’occasion de sa nouvelle collection 1952 Moncler Genius Fall Winter 2022.
Peux-tu nous parler de ton histoire avant d’arriver Head of Menswear pour le Project Genius de Moncler ?
Mon parcours est très varié. J’ai longtemps travaillé pour Fendi dans le prêt-à-porter féminin et masculin. J’ai été Head of Design pendant de nombreuses années chez Acne Studios et j’ai travaillé pour Max Mara. Je dirais donc que mon expérience va du luxe au contemporain en passant par le lifestyle.
Comment la connexion avec la marque Moncler s’est-elle faite ?
Je travaillais pour les collections hommes de chez Acne Studio au moment de son ascension. Il y a eu une collection qui a attiré l’attention de M. Remo Ruffini – c’est la collection que j’appelais “Gap on steroids”, car le style était très chic.
Après avoir travaillé avec un large panel de marques, qu’est-ce qui t’a attiré en particulier chez Moncler ?
La possibilité d’être totalement créatif en mêlant différents styles entre fashion et lifestyle, et aussi le fait de pouvoir me reposer sur une base solide sur laquelle travailler.
Le vêtement fonctionnel occupe une grande place dans tes collections, pourquoi ?
J’ai toujours aimé les pièces classiques, elles peuvent faire partie d’un garde-robe, comme un blazer ou un trench-coat, comme la veste Safari d’Yves Saint Laurent ou, plus récemment, avec des pièces issues de l’outerwear et du sport, comme une coach ou une doudoune.
Y’a-t-il un détail fonctionnel que tu préfères en particulier ?
Le détail que je préfère de cette collection c’est les boutons pressions. J’aime la touche que ça apporte.
L’héritage sportif de la marque et l’avènement du street luxury ont positionné Moncler comme une marque importante des jeunes de banlieue, comment pourrais tu expliquer cela ?
Je pense que la rencontre de cette tendance entre le streetwear de luxe/sports et luxe, a commencé avec Prada il y a 20 ans avec le sac en nylon, celui avec le détail en chaîne puis les mocassins classiques avec une base sportive en caoutchouc. Aujourd’hui, l’approche entre ces deux milieux est essentielle dans la mode, et Moncler, avec sa révolution de la doudoune portée en ville, a apporté un nouvel élément à cette tendance.
Comment as-tu vécu ces dernières années passées avec Moncler et qu’est-ce que t’a apporté ?
Quand j’ai commencé avec Acne Studios, j’ai fait une capsule qui était très minimaliste avec le logo complètement noir, puis j’ai connu le projet Genius où j’ai recréé le look pop de Moncler des années 80. Mon processus créatif lié aux collections a toujours été partagé de manière positive avec M. Remo Ruffini. Je pense que la confiance est le meilleur soutien pour un designer.
Comment vois-tu le futur de la marque ?
Je pense que nous allons poursuivre vers cette direction, celle de l’avènement du street luxury.
Images : Moncler