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Entretien avec Stephen Mann, consultant et styliste pour Gore-Tex

Gore-Tex marque légendaire qui à collaboré avec de nombreux labels allant du streetwear avec Supreme ou Palace au plus haut de gamme avec Prada ou Comme des Garçons est sur toutes les lèvres. Une technologie unique qui permet une protection et un confort inégalé. Mais malgré une notoriété qui n’est plus à prouver, quels sont les processus de création derrière ce géant ? Les inspirations derrière les collections ? Afin d’en savoir plus, nous avons questionné Stephen Mann, designer chez Gore-Tex pour nous montrer sa vision de la marque, du techwear et de la mode en général.

 

Comment es-tu rentré dans le monde de la mode ?

Cela peut paraitre cliché, mais depuis enfant j’ai été passioné de vêtements et par ce que les gens portaient. Je suis originaire d’une petite ville en Angleterre. Quand j’étais adolescent vers 15-16 ans j’ai fait un job d’été où j’ai rencontré un gars qui étudiait la mode. Ça a été le déclic : je pouvais faire de ma passion mon métier. J’ai suivi un cursus de communication visuelle, ça m’a permis de me rapprocher de la mode puisque les deux sont proches en quelque sorte.

Pourquoi avoir choisi de travailler au côté de Gore-Tex ?

C’est une marque qui est présente partout : vêtements, sneakers, on la voyait porter par les plus grands designers. Au début des années 2000, c’était vraiment un label phare et très représentatif de la scène streetwear à New York. Au début on reconnait simplement le logo, puis on en apprend plus sur la marque et on finit par collaborer avec des designers partenaires de la marque et on comprend vraiment l’essence de Gore-Tex. J’aime l’aspect fonctionnel des vêtements.

Il ne faut pas confondre ce dont tu as envie et ce dont tu as besoin – Stephen Mann

 

Dans ton interview pour Showstudio tu dis  « nous vivons dans des villes froides et humides ». Est-ce que ce n’est pas un peu paradoxal d’avoir des vêtements dotés d’une technologie dernier cri pour des utilisateurs vivant dans des environnements aux températures tout à fait normales ?

C’est une question de perspective. Il ne faut pas confondre ce dont tu as envie et ce dont tu as besoin. Tu n’as pas besoin d’une voiture allant à 200km/h, mais tu peux en avoir envie. C’est la même chose avec les vêtements. Maintenant, c’est possible d’avoir des vêtements à la pointe de la technologie pour un usage régulier. Chose impensable il y a quelques années. Dans cette idée, Gore-Tex® a introduit la gamme Infinium®, dont l’aspect des vêtements est différent des pièces à l’esthétisme techwear classique de Gore-Tex. Cela permet aux personnes ne voulant pas porter des vêtements trop techniques de pouvoir être tout aussi bien protégé mais dans des coupes casual.

En quelques mots, explique nous ce qu’apporte réellement la technologie Gore-Tex.

Tout d’abord il y a la garantie Gore-Tex, dans le slogan même de la marque “Guaranteed to keep you dry”. Cela signifie que la marque s’engage à ce que le matériau proposé soit efficace et protège correctement. Au niveau du tissu lui-même il est composé de deux couches. L’une est un film semi transparent qui agit presque comme la peau, et l’autre est une membrane protectrice sur l’envers du tissu. Cette membrane est composée de microfibre dont les pores sont trop petits pour laisser passer l’eau mais assez grand pour évacuer la transpiration. D’où un tissu imperméable et respirant.

 

Kiko Kostadinov un de tes collaborateurs avec qui tu as monté Affix Works à travailler avec Asics. Est-ce que ça t’intéresserait de designer une paire ?

Peut être dans le futur, un projet est en cours de réalisation mais je ne peux en dire davantage puisque c’est vraiment aux premières étapes de développement.

Puisqu’on est dans la sneaker, est-ce que tu ne trouves pas qu’il y ait trop de collaboration, trop de release limitée ?

Tout est une question de mode et d’époque. Il y a 10 ans les gens voulaient des sneakers et des vêtements vintages, ils en avaient marre des releases limitées et des collaborations. Maintenant certaines sorties dites limitées comptent 60 000 – 100 000 exemplaires, mais des millions de sneakerhead sont dessus. L’attrait sur les réseaux sociaux et la valeur monétaire que ces sorties représentent créent la demande. Les retailers et grosses franchises n’ont donc aucun intérêt à les diminuer si cela résulte en un sold out.

Supreme ne serait pas l’entreprise collossale qu’elle est maintenant si il y’avait eu des shops dans toutes les villes – Stephen Mann

 

En parlant du resell, est-ce que ce n’est pas décevant en tant que créatif de voir une pièce que l’on a mis du temps à créer, des mois d’essais, pour au final être revendue par des intéressés plutôt que portée par des  passionnés ?

L’avarice est quelque chose qui ne partira jamais, de tout temps les gens ont acheté au prix faible pour revendre à prix fort quelque chose d’introuvable par la suite et ce quelque soit le domaine d’activité. Supreme ne serait pas l’entreprise collossale qu’elle est maintenant si il y avait eu des shops dans toutes les villes. Cela reste une loi basique d’offre et de demande. Certes c’est embêtant de voir une sortie qui nous fait envie et d’apprendre que pour l’avoir il faudra camper 3 jours, participer à de multiples raffles sans garantie de gagner. Ou alors on peut payer plus cher, mais s’assurer d’avoir sa pièce. Le resell existe pour éviter ça. Ça fait partie intégrante du game maintenant, on ne peut plus l’ignorer.