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Interview : Valentin Rosier nous parle de sa passion pour le streetwear

Valentin Rosier fait partie des joueurs les plus prometteurs de sa génération. Formé à Dijon, il est passé par le Sporting Portugal et est en ce moment en prêt au Beşiktaş Istanbul. À 24 ans, il vient d’ailleurs de remporter son premier titre majeur avec cette équipe qui a gagné son championnat.

Connu dans notre milieux pour son style impeccable, Valentin préfère des marques comme Marni, Bode, Noah à du Gucci ou Balenciaga. Chacune de ses tenues est millimétrée comme en témoigne son compte Instagram. Le joueur nous explique sa passion pour les vêtements et met des mots sur un nouveau mouvement qui tend à s’installer dans le foot. 

Ça fait un an que tu évolues au Beşiktaş, Comment se passe la vie en Turquie pour toi ?

Je me suis bien intégré dans l’équipe, il y a 6 Français au Beşiktaş en ce moment donc c’est assez cool. Au quotidien je vis avec mes potes, mais en dehors je ne fréquente personne d’autre, je reste focus sur le foot.

Comment vis-tu la relation avec les fans turcs qui sont parmi les plus chauds d’Europe ?

J’ai une assez bonne relation avec eux, ils me demandent souvent des photos dans la rue. Même sur mes réseaux sociaux, je vois qu’ils sont hyper engagés. Je crois que c’est les meilleurs supporters que je n’ai jamais eus. Des joueurs m’ont dit que c’était la plus grande ambiance qu’ils ont vue au stade avec les supporters. Je serais vraiment heureux de connaître un match de Beşiktaş au stade avec eux.

À quel moment t’es-tu intéressé à la mode ?

Au lycée déjà je voulais ressembler aux Américains. D’où je viens, personne ne mettait des Jordan et j’étais le seul de mon lycée à en avoir. C’était la Air Jordan 4, à l’époque c’était une fausse d’ailleurs parce qu’on n’avait pas trop les moyens. Dès que j’ai signé pro, j’en ai racheté une vraie cette fois-ci.

Des joueurs me chambrent, mais je m’en fous. S’ils se moquent de moi, c’est que j’ai visé juste, ça me fait rire.

Beaucoup de joueurs de foot se dirigent vers les marques de luxe, pourquoi as-tu été vers une paire de Jordan ?

Il y a beaucoup d’éléments qui rentrent en compte. Il y a la figure de Michael Jordan, c’est sûr, et aussi tout le design de la paire que je trouve magnifique. De mon point de vue, je peux mettre mes Jordan avec tout. Quand je vais me marier, je veux être en Jordan, c’est écrit.

Tu parles de mode avec d’autres joueurs de foot ?

Dans le vestiaire j’en parle régulièrement avec Nkoudou, mais après il n’y a pas vraiment de joueurs français qui s’y intéressent. La plupart restent dans le cliché du style du joueur de foot. Des joueurs me chambrent, mais je m’en fous. S’ils se moquent de moi, c’est que j’ai visé juste, ça me fait rire.

Est-ce que le cliché du style de joueur de foot existe encore pour toi ?

Oui complètement. Quand tu regardes les photos des joueurs, la plupart du temps ils portent beaucoup d’ensembles de marques de luxe. Ils ne voient pas l’intérêt d’aller s’intéresser à des marques pointues. Tu vas aller chez Gucci et Balenciaga. Cette envie vient des rappeurs que les joueurs écoutent tous. Après chacun son style, je respecte ça.

Mon rêve c’est de pouvoir mettre les vêtements que je veux en allant au stade.

Est-ce que tu penses que les joueurs proches du monde de la mode comme toi vont se développer ?

Oui, car c’est déjà le cas en NBA. Mon rêve c’est de pouvoir mettre les vêtements que je veux en allant au stade. Dans le foot, c’est costume imposé. Quand tu mets une photo de mode sur Instagram, tu vas te prendre des remarques du type “Concentre-toi sur le foot”. Il y a beaucoup de monde qui pense qu’on est footballeur et qu’on fait ça de 8h à 19h, mais c’est impossible on serait trop fatigué. On a du temps libre comme n’importe qui.

Des joueurs comme Cristiano Ronaldo ont besoin d’être à fond dans le foot pour être performants, moi j’ai besoin de faire des photos, d’aller dans les magasins et de bien m’habiller. Chacun son style de vie en fait.

On a tendance à vite juger les joueurs par rapport à leur style de vie. Je suis tombé sur une émission française qui jugeait les prix de tenues de joueur de l’équipe de France à leur arrivée à Clairefontaine. Ces joueurs se sont cassé la tête pour gagner cet argent, laissez-les porter ce qu’ils veulent.

Parmi les marques que tu portes en ce moment, tu en as que préfère particulièrement ?

Stüssy ça reste la base pour moi, Marni, Noah, Bode et Jordan aussi. J’achète aussi beaucoup de vintage en ce moment quand j’arrive à trouver des trucs cool. Je commence même à mettre des chaussures plus habillées comme Bottega Venetta, c’est un vrai cap que j’ai passé pour moi.

Comment t’es-tu intéressé à ces types de marques ?

Je suis quelqu’un d’assez ouvert donc je fais confiance à Landry qui me ramène des pièces surprenantes parfois. J’ai mes références perso aussi comme Travis Scott que je suis depuis le début.

J’aime bien voir la mentalité d’autres pays et d’autres religions.

Ce n’est pas trop dur de trouver les bonnes boutiques à Istanbul pour te fournir ?

Depuis que je bosse avec Landry, j’y vais un peu moins qu’avant, mais j’ai quand même mes adresses à Istanbul. Je pourrais citer, Désolé, Wunder, Shopigo ou encore 1290sqm. Souvent, je découvre les pièces sur Instagram, mais j’aime bien aller voir les coupes et les matières en magasin.

Est-ce que tu pourrais te comparer à Dennis Rodman ?

Pas complètement parce qu’il a été un peu limite parfois, mais dans l’approche oui parce qu’il s’en foutait du regard des autres. Il était en contradiction avec les codes du basket de l’époque, ce que je peux faire aujourd’hui en portant des vêtements de skate en tant que joueur de foot.

La France te manque ?

J’ai toute ma famille et tous mes potes là-bas, ils me manquent forcément. La nourriture française me manque aussi, mais j’aime bien voir la mentalité d’autres pays et d’autres religions.

Est ce que tu as de visibilité pour la suite de ta carrière ?

Je suis en prêt aujourd’hui au Beşiktaş Istanbul, après à l’heure actuelle je suis concentré sur la fin de saison donc je ne réfléchis pas encore au futur. J’espère vraiment être champion avec le Beşiktaş et après j’ai des agents qui s’occupent de ça.

(NDLR le Beşiktaş est depuis cette interview devenu champion de Turquie).