Le rap s’envisage désormais comme un ensemble où l’image est aussi importante que la musique. Key Largo en est la preuve. Leur joie de vivre qu’ils arrivent à transmettre dans leur clip a contaminé tout le rap français. De Gonesse aux plages du sud de la France, le duo a cependant du faire du chemin pour rencontrer le succès. De leur premier succès à leur nouvel EP qui rassemble Leto, 4 Keuss et Cinco, rencontre avec le duo le plus festif du rap français.
Comment vous vous êtes rencontrés ?
Cru : On était dans le même collège tous les deux. Moi j’étais dans une classe normale et lui il jouait au basket. C’était lui la star du collège, je le voyais tout le temps faire ses trucs. C’était le beau gosse qui faisait du sport.
Purple : Arrête de mentir, je n’aime pas quand tu dis ça (rire)
Cru : Après on a commencé à traîner ensemble. Il faisait du rap déjà à l’époque …
Purple : Je faisais un peu de rap en parallèle du sport, mais j’ai arrêté pendant un moment. Comme tous les gens au collège je me cherchais. Au quartier on savait que je pouvais rapper, on m’a invité à quelques freestyles et j’ai vu que Cru pouvait lui aussi super bien rapper alors qu’il n’avait jamais posé un son.
C’était quoi votre tout premier son ensemble ?
Cru : C’est “Service”, il est encore sur YouTube il tourne toujours bien d’ailleurs.
Purple, tu suis toujours le basket ?
Purple : J’ai tapoté le ballon hier rapidement hier, mais sinon j’ai complètement arrêté. Je suis toujours le basket. Je suis un pro Memphis même si je sais qu’on est pas encore prêt pour le titre. Je suis persuadé que dans quelques années par contre avec Ja Morant on va pouvoir faire quelque chose.
J’ai été très influencé par le rap français, mais après je me suis concentré sur le rap américain.
– Purple
Vous avez fait votre premier gros succès avec “Chaque Matin” comment ça s’est fait ce morceau ?
Cru : Notre manager vient du 93 et nous a fait rencontrer les gars de LEDG. On a tout de suite bien aimé ce qu’ils font et on a été au studio ensemble. Au début on n’aimait pas trop le son. On a failli le jeter à la poubelle, on ne devait pas le sortir à la base. Il a quand même été envoyé au mix et au final on la trouvé assez propre pour le sortir. Le morceau a très bien marché, on ne s’y attendait pas.
Purple : Avec ce morceau on a fait notre premier million donc on s’est dit qu’on pouvait le faire plusieurs fois. C’est à partir de ce moment qu’on a commencé à être vraiment régulier dans notre travail.
À quel moment la signature chez Def Jam est-elle arrivée ?
Cru : Je crois que c’est arrivé l’année dernière, bien après Hola un Niar. D’ailleurs ce son pour nous c’est le son des anciens. C’est notre morceau qui envoie le plus avec une prod très inspirée de la drill de New York. C’est la drill qui fait peur par rapport à celle des UK qui est un peu plus mélodique.
Qu’est ce que vous écoutez en ce moment ?
Cru : Là en ce moment j’écoute trop Pop Smoke. Après j’écoute aussi Lil Keed et des rappeurs français. Au début, comme beaucoup, de jeunes de ma génération, j’ai été très influencé par le rap français, mais après je me suis concentré sur le rap américain.
Purple : Perso c’était le rap américain dès le départ. Le rap de Memphis, Yung Dolph … Là en ce moment je commence à aller vers la zone 6 (Atlanta) avec Yung Nudy, Hoodrich Pablo Juan. J’écoute aussi beaucoup Lil Gotit en ce moment, je trouve que c’est lui le plus fort.
On réfléchit chaque clip par rapport à une gestu
– Key Largo
Vous êtes partagé entre des influences américaine et française, mais votre nom vient d’un morceau de Booba. Comment il vous a inspiré ?
Purple : Je le considère comme un américain maintenant, il est en Floride et son morceau où il parle Key Largo en l’occurrence il sonne comme un américain. À l’ancienne je n’étais pas vraiment un passionné de musique, j’écoutais un peu de Booba comme tout le monde.
Vous parlez beaucoup de votre “gestu”, à quel point c’est important vous dans vos clips ?
Cru : On réfléchit chaque clip par rapport à une gestu. Nos clips représentent toujours la joie, quand on envoie des petites chorées on veut que les gens ressentent ça.
Purple : Ça habille notre clip avec une ambiance particulière que l’on veut différente à chaque fois. On est devenu réputé pour ça. Les rappeurs qui viennent faire leurs clips avec nous savent très bien qu’ils vont danser maintenant.
Traditionnellement chez Key Largo, Purple fait les refrains et Cru les couplets, est-ce que c’est un modèle qui est figé chez vous ?
Cru : En réalité, ça dépend beaucoup des intrus, mais on a tous les deux nos facilités. Ça va changer c’est sûre, on va essayer d’alterner voir même se mettre tous les deux sur des couplets histoire de proposer quelque chose de différent.
Purple : C’est une base qui s’est faite parce que c’est nos points forts.
On ne se fermerait pas a faire un feat à distance avec un américain
– Purple
Vous avez 3 feat sur votre EP, pourquoi vous les avez choisi eux ?
Cru : C’est des personnes qu’on écoute toutes et en plus on a beaucoup d’amis en commun. C’est des amis, c’est pas juste une connexion artistique entre labels. On parlait ensemble depuis longtemps et on attendait simplement le bon moment pour travailler ensemble.
Purple : Il faut qu’on s’entende un minimum avec les personnes avec lesquelles ont fait des feat sinon ça ne fonctionne pas. Mais paradoxalement on ne se fermerait pas a faire un feat à distance avec un américain, là ça serait différent. Après avec eux c’est que du business, c’est que l’argent qui comptent.
Qu’est ce qu’il se passe après la sortie du projet vendredi ?
Cru : On va essayer de clipper le morceau qui a le plus plu à notre communauté déjà. Après on va sortir quelques singles de temps en temps, mais on n’a pas encore de projet précis en vue.
Purple : Après cet été on va partir en vacances dans le Sud de la France aussi ça va faire du bien.
L’EP July Key de Key Largo est disponibles sur toutes les plateformes de streaming.
Cru porte la ASICS Gel Kinsei et Purple porte la ASICS Gel Quantum 360 6 sortie prévue en 2021