À seulement 21 ans, Mahalia a déjà tous les traits d’une figure de la chanson britannique. Approuvée à la fois par la scène grime londonienne, mais aussi par Ed Sheeran, la jeune femme est le symbole des ponts qui se sont créé entre les différents courants durant cette période de doute. Dans ses chansons, Mahalia parle simplement de ce qu’elle ressent, parfois de ses histoires d’amour et de son anxiété vis-à-vis du futur, mais tout cela d’une manière si honnête qu’elle touche forcement chacun d’entre nous. Rencontre avec l’un des talents les plus prometteurs d’Angleterre à quelques semaines de la sortie de son album.
Nous sommes aujourd’hui deux mois avant la sortie de ton album, comment te sens-tu ?
Je me sens bizarre … Je n’ai jamais sorti d’album. Sortir des EP ou des petits projets c’est sensiblement la même chose, mais un premier album c’est forcement différent. Je pense qu’il y a beaucoup d’attente autour de cet album. C’est comme si j’accouchais d’un bébé en quelque sorte et toutes mes émotions et ce que je ressens sont dans ce bébé. Je suis extrêmement excitée.
De quelle manière as-tu travaillé dessus ?
Je l’ai fait entièrement en studio. Je suis très mauvaise lorsqu’il s’agit d’écrire des morceaux sur la route. J’ai beaucoup de choses à faire quand je suis sur la route et c’est compliqué pour moi. Je pense que techniquement, cet album m’a pris près de 18 mois à écrire. Cet album, c’est le journal intime d’une fille de 21 ans qui habite sur terre. J’espère que les gens pourront s’y identifier et qu’ils le comprendront.
Qu’est ce que tu as voulu montrer dans cet album ?
J’ai voulu montrer ma partie vulnérable. Je n’ai jamais joué de personnage dans ma musique, c’est toujours vraiment moi. Dans le passé, j’étais la fille qui scandait « je suis mieux maintenant, je n’ai plus besoin de toi ». Dans cet album je parle de plus de choses, parfois plus sérieuses, mais qui sont toujours enveloppées dans des douces mélodies.
Pendant l’enregistrement, j’avais l’impression que nos deux univers s’assemblaient, c’était vraiment un grand moment – Mahalia
Sur la tracklist, on ne voit qu’une collaboration avec Burna Boy, comment ça s’est fait avec lui ?
En réalité il y aura deux featuring, mais ce second morceau sera bien plus qu’un featuring. Pour « Simmer » avec Burna Boy, je trouve ça intéressant, car à la base je ne l’ai pas écrit pour que quelqu’un d’autre y participe. Plus tard, un ami m’a parlé de Burna Boy, j’ai évidemment écouté « YE » et aussi son featuring avec Dave. Je l’ai toujours trouvé super intéressant, mais j’ai tendance à me couper du monde lorsque j’écris donc je n’y ai pas pensé immédiatement. J’ai bien écouté son travail, je me suis renseigné sur son histoire et je l’ai trouvé vraiment fantastique. Pendant l’enregistrement, j’avais l’impression que nos deux univers s’assemblaient, c’était vraiment un grand moment.
Qu’est ce que tu peux nous dire de plus sur ce featuring secret ?
Ce morceau aura plus de collaborateurs, j’ai voulu rassembler beaucoup d’amis pour qu’il soit dans la réalité, pas comme une addition d’intervenants. Ce morceau « Regular People » rassemble des personnes que j’admire et avec qui j’ai des connexions.
Avec quel genre de musique tu as grandi ?
J’ai eu la chance de grandir avec plein de musiques différentes. J’écoutais beaucoup de Folk, différentes musiques expérimentales et c’est d’ailleurs grâce à ça que j’ai commencé à jouer de la guitare. J’étais aussi à fond dans Ed Sheeran lors de la sortie de son premier album. C’était il y a 7 ou 8 ans après j’écoutais également du Jack Johnson, Bon Iver, The Artic Monkeys, The Kooks … Plus tard j’ai découvert des grandes voix comme Angie Stone, Lauryn Hill, Erikah Badu, Tracy Chapman … C’était incroyable, toutes ces femmes puissantes qui me ressemblaient, je voulais suivre le même chemin. Mon style est né de cette rencontre entre ces deux mondes. Du R&B dans sa forme originale basée sur des rythmes et du blues.
Je pense cependant que tous les Britanniques sont fiers de cette musique et j’en fais partie – Mahalia
Quels artistes anglais devrait-on surveiller selon toi ?
Je suis actuellement avec une amie, Hamzaa qui est très talentueuse. Il y a aussi Poppy Adjudha qui est plus jazzy et qui a une magnifique plume.
Qu’est-ce que tu penses de la scène Grime anglaise, est-ce qu’elle influence ta musique ?
La scène Grime n’as pas directement influencé ma musique. Je viens de Leicester, au centre de l’Angleterre alors que cette scène a vraiment émergé dans le sud à Londres. Je pense cependant que tous les Britanniques sont fiers de cette musique et j’en fais partie.
Quelle est la première chose que tu fais lorsque tu es à Paris ?
J’ai tendance à simplement aller prendre un café en terrasse. J’aime beaucoup Paris. C’est très similaire à Londres, mais beaucoup moins chargé. Paris reste très intense, mais je crois que c’est grâce aux rues plus étroites que c’est moins tendu. Les deux villes se ressemblent cependant beaucoup, même les gens ont des similitudes au final. Les Parisiens sont peut-être un peu plus froids, mais peut-être que je me trompe, les Anglais sont aussi très froids parfois.
Vous trouverez d’ailleurs beaucoup de choses venant de ASOS dans mes placards – Mahalia
Quelles marques peut-on trouver dans ta garde-robe ?
La marque que je porte aujourd’hui par exemple, Collusion qui est disponible sur ASOS. Vous trouverez d’ailleurs beaucoup de choses venant de ASOS dans mes placards, je porte beaucoup de choses basiques en réalité. Vous trouverez également beaucoup de paires de Nike, mais aussi des Doc Martens. J’aime aussi beaucoup Weekday qui reste une de mes marques favorites. Tous mes jeans viennent de là bas d’ailleurs.
Qu’est ce que tu dirais à la jeune Mahalia de 13 ans qui courait après Ed Sheeran ?
Je lui dirai de continuer à lui courir après parce que ça va payer ! Je lui dirai aussi qu’elle n’est pas amoureuse de l’homme qu’elle croit aimer. Aussi, ne fume pas de cigarettes aussi parce que ça va te ruiner la vie et de croire en elle parce qu’elle à raison.
Le premier album de Mahalia sera disponible le 6 septembre sur toutes les plateformes de streaming.