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Portrait : Kodak Black, de l’enfer du Ghetto aux étoiles de Californie

Enfant terrible du rap américain, Kodak Black est sûrement l’un des rappeurs US à l’histoire la plus sulfureuse du moment. Et pourtant, dans une société où rien ne lui est épargné, rien ne semble pouvoir arrêter le jeune MC.

Des débuts difficiles

Née en 1997  à Pompano Beach en Floride de parents immigrés Haïtiens, Dieuson Octave, de son vrai nom, a été élevé par une mère célibataire dans l’un des pires ghettos américains: paradoxalement appelé Golden Acres. L’artiste a lui-même commenté sa situation en disant qu’il n’avait que deux options à l’époque: “dealer ou rapper”. Et comme Kodak Black ne fait jamais rien à moitié, il fit les deux. C’est à l’âge de 11 ans, entre plusieurs larcins, que le jeune Octave commença à rapper, mais ce n’est qu’un an plus tard, après avoir rejoint un groupe de rap local appelé Brutal Yungenz qu’il prendra la musique sérieusement.

 

De J-Black à Kodak Black

Bien qu’il fût le plus jeune membre du groupe, Octave, maintenant connu sous le nom de J-Black, sortait déjà du lot. En effet, son timbre de voix prépubère le démarquait sensiblement de ses partenaires, qui étaient d’au moins 3 ans ses aînés. Quand l’aventure Brutal Yungenz prit fin, celle du jeune Black ne s’arrêta pas pour autant. En 2012, ce dernier commence à poster ses sons sur YouTube, entre chansons originales et freestyles le jeune artiste se fait la main. À l’instar des chansons festives de son ancien groupe, celles du jeune rappeur traitent de thèmes plus sombres et plus matures. Ce n’est qu’en décembre de l’année suivante, qu’Octave, maintenant connu sous le nom de Kodak Black sort son premier projet intitulé Project Baby. Les deux années suivantes, Kodak sort respectivement Heart of the Projects et Institution. Mais c’est le single Skrt qui, popularisé par l’artiste canadien Drake sur les réseaux sociaux, propulsera Octave sous les projecteurs. Il signe alors dans la foulée avec Atlantic Records.

 

 

Une revanche bien méritée

La suite est logique, avec un single qui va jusqu’à atteindre la dixième place dans les charts Billboard “Bubbling Under R&B/Hip-Hop Singles” et une nouvelle mixtape Lil B.I.G. Pac classée respectivement quarante-neuvième et dix-huitième dans les Top R&B/Hip-Hop Albums ainsi que le Top Heatseekers de Billboard. Le jeune rappeur ne pouvait être que l’un des membres logiques choisi pour la promotion 2016 de la freshman List du magazine XXL qui compile chaque année les stars montantes de la scène du rap US. C’est en mars 2017, que Kodak release son premier album Painting Pictures avec le single Tunnel Vision qui reste jusqu’ici l’un de ses morceaux les plus célèbres.

 

Free Kodak

Depuis, malgré des déboires récurrents avec la justice américaine qui lui ont d’ailleurs valu son séjour actuel en prison, le jeune rappeur est toujours actif comme le montre son apparition sur la chanson Calldrops du dernier album de Asap Rocky. Dans cette dernière, on peut l’entendre pousser la chansonnette en évoquant ses regrets. Cela fait maintenant presque 6 mois que Kodak Black est emprisonné pour détention d’arme à feu et utilisation de substances illicites en présence d’un mineur. Rappelons que depuis mai 2018 le jeune rappeur a changé son nom légal de Dieuson Octave pour celui de Bill K. Kapri. De par cette action, l’artiste a déclaré vouloir prendre un nouveau départ, cependant la vie n’est pas aussi simple.

Kodak Black célèbrait hier ses 21 ans derrière les barreaux, ce qui peut être considéré comme un sacré paradoxe, étant donné qu’aux US , 21 ans c’est l’âge de la majorité absolue et un signe d’émancipation personnelle.