Bientôt un an après le phénomène mondial mélangeant le rap et la country qu’était “Old Town Road” de Lil Nas X, le genre fait de nouveau parler de lui avec un newcomer au style hors norme du nom de RMR.
Son premier et seul single “Rascal” est en train d’exploser les compteurs alors que le jeune homme était encore un parfait inconnu il y a moins d’une semaine.
La recette de ce morceau pour le moins étonnant est très particulière. Esthétiquement, le son s’accompagne d’un clip de qualité mettant en avant des hommes cagoulés et armés de fusils d’assaut. Une imagerie aujourd’hui courante dans le milieu du rap US en particulier depuis l’explosion de la Drill et ses rappeurs masqués.
Ce choix esthétique est à première vue plutôt en accord avec le fond du morceau qui consiste essentiellement à reprendre le gimmick “Fuck 12″ (équivalent de “Fuck le 17″) popularisé par le morceau de Quavo du même nom. “Rascal” était finalement destiné à devenir un énième condensé de violence et de vulgarités caractéristique des clichés imposé par le rap des états du sud pendant les années 2010.
Mais c’était sans compter sur l’influence country que RMR a insufflée à son univers avec une balade country aux mélodies sentimentales. Musicalement, le morceau reprend la mélodie de Bless The Broken Road et laisse un sentiment de surprise indéniable qui prête presque à rire. À première vue, cette création peut être perçue comme une parodie, mais lorsque l’on voit des artistes comme Post Malone qui ont su créer une symbiose véritable entre rock, country et rap on peut rapidement se dire que le “délire” peut prendre un tournant intéressant. Surtout quand on s’attarde sur le traitement de la voix qui rappelle très rapidement les mélodies de Young Thug voir même de l’ambassadeur de l’autotune : T-Pain.
Au-delà d’être très drôle au premier abord, le morceau est symptomatique d’une époque où le rap n’a plus peur de se mélanger avec toutes sortes de sonorités, une mouvance de plus en plus prolifique qui va certainement attiser la curiosité du public dans les semaines à venir.
