Si le rap en Italie ne devait se résumer qu’en un seul artiste, beaucoup d’italien vous citerait le nom de Sfera Ebbasta. Artiste aux multiples talents, chacune de ses sorties bat des records d’audience en Italie. Sur place, le rap n’a explosé qu’il n’y a que quelques années et il en l’une de ses premières superstars. En France, Sfera Ebbasta s’est fait connaître grâce à des featuring avec SCH et Lacrim qui ont prouvé qu’il était possible de construire des ponts entre nos deux cultures.
Le rappeur sort cette semaine son quatrième album intitulé Famoso avec des featuring qui témoignent du rayonnement de sa musique. Quavo, J.Balvin, Lil Mosey ou encore Future seront présent sur un album qui sera extrêmement attendu en Italie. En amont de sa sortie, nous avons pu discuter avec Sfera Ebbasta par Zoom interposé.
Comment as-tu tourné le documentaire sur Amazon Prime ?
On ne l’a pas tourné exprès pour Amazon Prime en réalité. On s’est simplement plongé dans nos archives et on a ressorti toutes les vidéos qu’on avait depuis 2013. C’était un gros travail de montage, mais on est assez content du résultat.
Est-ce qu’il y a des artistes français que tu écoutes ?
J’aime bien Lous And the Yakuza, même si elle est belge. J’ai écouté le dernier morceau de Booba aussi, 5G. Je pense que la France et les États-Unis sont les meilleurs pays de rap dans le monde.
Tu as des featuring avec beaucoup d’Américains sur cet album, comment as-tu travaillé avec eux ?
Je n’ai pas pu rencontrer Offset et Quavo pour enregistrer avec eux, mais j’ai travaillé directement avec leur beatmaker. Pour Lil Mosey, on a été en studio ensemble à Milan quand il est venu. Avec Diplo c’est moi qui suis allé directement chez lui à Hollywood pour enregistrer. Je préfère travailler avec les artistes en studio directement pour créer une sorte d’osmose dans le travail. Avec le lockdown ce n’était pas possible, mais j’ai quand même pu être productif et travailler à distance.
Quel artiste t’as impressionné quand tu as travaillé avec lui ?
Quand j’ai travaillé avec des mecs comme Rich The Kid ou Lil Mosey je me suis rendu compte que leur manière de travailler était différente. Ils arrivaient à poser strophe par strophe alors que moi j’avais besoin d’écrire mon texte à l’avance. C’était que du freestyle pour eux. Avec J.Balvin, j’ai pu voir comment travaillait une superstar mondiale. Le voir bosser pendant 10 heures en studio et faire des morceaux qui 1 an plus tard sont devenus des hits mondiaux c’était très enrichissant.
Est-ce que tu as un rêve de collaboration ?
Il y a beaucoup d’artistes avec qui j’aimerais bien collaborer, c’est difficile de donner un nom. Je ne me donne pas de limite et je suis déjà très fier des personnes avec qui j’ai déjà pu collaborer.
Qu’est ce que tu penses de la drill ?
C’est la tendance actuelle forcement, mais il ne faut pas aller sur ce terrain juste pour y aller. Il faut que ça soit naturel. Pop Smoke a eu une énorme influence pour beaucoup d’artistes. Personnellement j’ai préféré ne pas rentrer dans ce genre musical.
La paire de sneakers que t’as préférés en 2020 ?
La paire que j’ai le plus rocké ces derniers mois c’était la Dior B22. Pour une question d’esthétisme forcement, mais aussi de confort parce que la paire est très bien conçue.
Quel est ton lien avec la mode ?
Pour moi la mode c’est aussi important que la musique. Pendant l’interview là je porte un t-shirt en collaboration avec Dolce & Gabbana qui n’est pas encore sortie. Je ne peux pas trop en parler pour le moment, mais j’ai beaucoup de choses de prévues pour les prochains mois dans ce milieu.
Comment as-tu vécu des showcase en France ?
J’ai été très surpris de l’accueil du public. Il y avait beaucoup de gens qui connaissaient mes paroles. Ça m’a fait vraiment plaisir de voir ça à l’étranger. La France reste un pays avec une culture hip-hop supérieur à l’Italie. Dans mon pays, ça fait peu de temps que la culture est en place, en France a une place importante depuis beaucoup plus longtemps et j’ai toujours été très bien accueilli là bas.
Interview réalisée par : @mr_unknown75_