VANS organisait le week-end dernier à Barcelone une House Of Vans inédite pour célébrer l’ensemble de la scène skate local. Parmi les invités, la légende Tony Alva avait fait le déplacement pour transmettre sa vision du skate. Avec son crew des Z-Boys, il faisait partie de cette nouvelle génération de skateurs qui révolutionnèrent la discipline dans les années 1970 en s’amusant à skater les piscines vidées par la sécheresse. Cette pratique à l’époque très controversée donnera plus tard naissance aux bowls que nous connaissons aujourd’hui avec tout l’aspect compétitif. Aujourd’hui, le monde du skate s’apprête à rentrer dans une nouvelle ère avec les Jeux olympiques et il a son avis sur la question.
Quelle est la ville que vous aimez le plus skater ?
Ma ville d’origine sans hésité. J’ai tout connu à Los Angeles et j’ai vu la culture du skate Californienne prendre une envergure internationale. Tout a commencé avec le sidewalk surfing, une pratique de surf sur le bitume, qui est venue des plages de Santa Monica. Avec mon crew des Z-Boys nous cherchions un moyen de ressentir les mêmes sensations de surf que sur le bitume. On a commencé à créer notre propre planche et notre envie de toujours repousser nos limites à fait le reste.
Qu’est vous avez ressenti quand vous avez vu les sponsors arriver dans le milieu du skate dans les années 70 ?
J’ai commencé ma relation avec VANS en travaillant directement sur le design des chaussures au milieu des années 70 donc c’est arrivé plutôt naturellement. On travaillait ensemble pour imaginer les meilleurs produits à destination des skateurs. Dans les années 80, les skateurs en ont cependant eu rapidement marre du bullshit corporate que certaines marques pouvaient apporter. Je suis resté chez VANS parce que ça reste encore aujourd’hui la chaussure de skate originale.
Qu’est-ce que vous pensez de la scène skate barcelonaise ?
Pour moi, c’est l’une des meilleures du monde. Faire du skate à Barcelone c’est une véritable chance, car la culture locale est très bénéfique pour l’esprit de la communauté. Il y a également ce mélange entre le monde de l’art, de l’architecture et de la musique qui s’accorde avec le skate. Vous pouvez demander à n’importe quel skateur du monde où il veut aller pendant les vacances et vous en entendrez forcement parler de Barcelone.
Antonio Gaudí aurait pu être le meilleur designer de skatepark du monde
– Tony Alva
Comment vous l’expliquez?
C’est principalement grâce à son architecture si particulière. La ville est comme un skatepark géant. Je dis souvent que si on retourne le toit d’une maison créée par Antonio Gaudí et qu’on la met sur le sol, ça pourrait créer le skatepark parfait. Antonio Gaudí aurait pu être le meilleur designer de skatepark du monde d’ailleurs. Il a su créer des lignes lisses qui sont parfaites pour le skate.
Et à Paris, où est-ce que vous allez quand vous êtes sur place ?
Le problème à Paris c’est qu’il fait souvent très humide. On essaye de trouver des spots couverts, sous des arches pour être sûre que tout soit sec. La dernière fois que j’ai skaté à Paris, on a trouvé un super spot sous un pont, on a un fait des photos avec la tour Eiffel et c’était une belle expérience.
L’année prochaine, le skate fera son entrée aux Jeux olympiques, pensez-vous que c’est le début d’une nouvelle ère pour la communauté ?
Oui, je pense que c’est une grande opportunité pour les jeunes skateurs. Cependant, le skate reste une culture alternative très liée à la streetculture et je pense que c’est pour cela que les Jeux olympiques avaient vraiment besoin du skate. Je connais bien l’organisation des JO et tout ce qu’ils recherchent c’est de l’argent. Ce n’est pas une bonne chose pour la culture, mais ça ne peut pas non plus en être une mauvaise d’avoir une telle exposition. On va voir comment ça va se passer au Japon l’année prochaine.
Les habitants de Paris ont désormais à leur disposition un skatepark pouvant accueillir les meilleures compétitions internationales
– Tony Alva
De quelle manière VANS participe aujourd’hui à accompagner la communauté skate ?
VANS a toujours su rendre l’appareil aux skateurs. Quand on voit les House Of Vans à travers le monde et les skate park que VANS a financé, c’est ça pour moi rendre l’appareil. Il y a quelques semaines, j’ai vu le skatepark de Chelles en France rénové à l’occasion des Vans Park Series. Les habitants de Paris ont désormais à leur disposition un skatepark pouvant accueillir les meilleures compétitions internationales. Bien sûr, VANS se sert de ces évènements à des fins marketing, mais la marque ne laisse jamais la communauté en plan après ces activations. C’est justement ce qu’on voudrait éviter avec les Jeux olympiques.
Vous n’êtes pas certains que les JO vont investir durablement dans le skate ?
Non pas forcement, regardez le résultat en Grèce, au Brésil ou en Chine … Leur héritage n’est pas propre et c’est pour ça que j’aime travailler avec VANS aujourd’hui. On ne laisse pas les choses en désordre après notre passage.
Pour vous, la base de la relation entre les sponsors et le skate c’est le fait de rendre l’appareil ?
Oui et ça vaut dans la vie en général. Je n’ai malheureusement pas encore eu l’opportunité d’essayer le skatepark de Chelles, mais il est très similaire à d’autres qu’on a pu construire à travers le monde. Pour moi c’était la meilleure manière pour VANS de rendre l’appareil aux locaux.
Avec mon intervention dans le design des chaussures, je représente une brique de l’histoire de l’entreprise
– Tony Alva
Vous êtes encore très lié au monde de l’art, qu’est ce que ça vous apporte dans la vie de tous les jours ?
J’ai travaillé avec beaucoup d’artistes à travers le monde. Pendant quelques années j’ai même ouvert une galerie d’art à Los Angeles en collaboration avec Richard Villa. On a organisé des expositions en lien avec le monde du heavy métal et du punk. C’était principalement axé sur le côté core de la musique. J’ai beaucoup aimé m’occuper de cette galerie, mais à un moment j’ai décidé de me remettre plus sérieusement au surf.
Quels sont vos prochains projets ?
Je suis en plein coeur d’une tournée européenne avec VANS. On a fait Paris, Barcelone et on va se rendre à Milan pour montrer un film dans lequel j’apparais. Dans quelques semaines, je vais rentrer en Californie, c’est la fin de l’été et le temps est parfait pour aller surfer et jouer de la musique. C’est ce que j’aime faire de mes journées, mais si VANS à besoin que j’aille n’importe où dans le monde je n’hésite pas, j’y vais.
Pourquoi vous avez un lien si fort avec VANS ?
Ma relation avec la marque est plus profonde que simplement monter sur un skateboard. Avec mon intervention dans le design des chaussures, je représente une brique de l’histoire de l’entreprise et de la culture skate en général. Mais si j’ai l’opportunité de skater durant mes déplacements, j’ai toujours ma planche avec moi.