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Le rétrogaming fascine toujours et attire de nombreux joueurs. Loin d’être un simple effet de mode, cette tendance repose sur plusieurs atouts solides. Pourtant, si l’on approfondit le sujet, on réalise que son succès tient avant tout à la puissance des souvenirs qu’il évoque. En observant objectivement l’industrie du jeu vidéo, il est difficile de nier que les titres modernes surpassent leurs prédécesseurs sur presque tous les plans.
Si ces jeux « old-school » occupent une place si importante dans la culture pop, c’est principalement grâce à l’attachement des joueurs à leur passé. Ceux qui ont grandi avec les deuxièmes ou troisièmes génération de consoles cherchent à revivre leurs souvenirs d’enfance. Sur ce point, les nouvelles consoles portables avec leur capacité d’émulation d’ancien systèmes répondent parfaitement à ce besoin grâce à leur accessibilité.
Si les ventes de PS Vita et PSP sont en hausse, c’est parce qu’elles sont d’excellentes plateformes pour émuler les jeux anciens. De même, les nouveaux PC « consolisés » comme le Steam Deck, le LENOVO Legion ou l’ASUS ROG Ally, ainsi que les microconsoles dédiées à l’émulation, rendent le passé du gaming plus accessible que jamais.
Avec l’arrivée des nouvelles générations de consoles, certaines licences ont complètement disparu. Certaines offraient même une expérience de jeu plus riche par le passé. On pense notamment à des franchises emblématiques comme SSX, Need for Speed, Burnout chez EA, PES (qui surpassait FIFA en ventes) chez Konami, ou encore Midnight Club chez Rockstar. Ces licences, aimées et vendues à des millions d’exemplaires, ne nous ont pas suivies au fil des années.
En 2025, cette nostalgie est renforcée par l’influence de la pop culture. Le rétrogaming est omniprésent dans notre environnement : films, séries, vêtements, musique… Nous sommes constamment exposés à ces références qui entretiennent notre attachement au passé. Par exemple, Drake dans « Jumbotron Shit Poppin » utilise une PSP-1000 (édition spéciale Pharrell en or), Central Cee arbore une Nintendo 2DS XL lors d’un défilé Louis Vuitton, et Vandy The Pink collabore avec Pokémon autour de la première génération, alors que nous nous apprêtons à découvrir la dixième. Ces références maintiennent vivace cette nostalgie, mais elles peuvent aussi nous tromper.
Ce qui paraissait révolutionnaire à l’époque est souvent dépassé aujourd’hui. Les mécanismes de jeu peuvent sembler lourds, et une maniabilité approximative rend l’expérience moins fluide qu’on ne l’imagine. En réalité, nombreux sont les jeux rétro qui brillent davantage dans nos souvenirs que dans la pratique. Soyons honnêtes : loin de l’attachement émotionnel, les jeux récents sont objectivement supérieurs.
Les avancées technologiques ont transformé l’industrie vidéoludique. Aujourd’hui, les jeux bénéficient de graphismes réalistes, d’un gameplay plus profond et varié, ainsi que d’intelligences artificielles plus sophistiquées, ce qui enrichit l’expérience. Les mondes ouverts sont plus vivants, les histoires plus immersives, et les options de personnalisation plus complètes.
Même le pixel art, souvent cité comme un argument en faveur du rétrogaming, a été sublimé par certains titres indépendants modernes, qui repoussent les limites techniques de l’époque. Il est indéniable que jouer à un jeu rétro procure une satisfaction unique, mais une fois l’effet nostalgique dissipé, on se rend compte que les jeux modernes surpassent les anciens sur presque tous les points. Il ne s’agit pas de dénigrer le passé, mais de reconnaître que l’industrie a évolué et s’est améliorée.
Alors, pourquoi continuer à jouer à des jeux « dépassés » ? Pour beaucoup, le rétrogaming est une madeleine de Proust. Il s’agit avant tout d’émotions et de souvenirs, plus que de qualité intrinsèque. Mais si l’on se fie uniquement à l’objectivité, il est difficile de nier que les jeux d’aujourd’hui sont tout simplement meilleurs.
